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Un cadeau sans prix offert par les personnes vulnérables

Ghislaine Bourque

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En ce Mois de la sensibilisation à la maladie d'Alzheimer, avec la permission de son auteure, Fleur-Lise Monastesse de Au Cœur du Chant, je vous partage la chanson et les paroles de «Je te regarde vraiment» qui traduisent exactement ce que nous pouvons vivre de beau et de grand en accompagnant une personne en trouble neurocognitif majeur, qui nous offre sa vulnérabilité, son essence à l’état pur, dénudée de tout vernis social.

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Lorsque j’écoute cette chanson en prenant le temps de me déposer, je me sens transportée ailleurs, dans une bulle de lâcher-prise. Mon intellect est mis en quarantaine et mon cœur prend toute la place. Je nage dans un espace chaud, tendre, amoureux, bienveillant et je m’ouvre à la Vie.

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Dans mon livre Et si perdre la tête rapprochait les cœurs..., je mentionne l’immense privilège que j’ai eu de pouvoir vivre aussi près de l’essence de ma mère atteinte de la maladie à corps de Lewy, démunie de son intellect, de ses acquis, de ses connaissances, de son statut social, «qui avait perdu la tête» en termes plus simples. Fleur-Lise, par son expérience, décrit avec justesse ce que j’ai vécu lors de ces rencontres profondes qui se passaient bien au-delà des mots. J’y ai recueilli une manne bienfaisante et grâce à l'écoute de ce chant, je peux encore savourer cette nourriture de l’âme en me remémorant ces moments merveilleux dans mon for intérieur.

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En accompagnant une personne vulnérable ou en fin de vie, j’ai l’occasion d’aller au plus intime de la vie. Si j’ai le cœur ouvert, je peux descendre au plus profond de moi avec bienveillance et contacter mon âme pour ensuite pouvoir avoir accès à la sienne. J’ai la possibilité de vivre une rencontre d’être à être, source d’enchantement sublime. Je peux ressentir qui je suis vraiment et mettre toutes mes ressources intérieures à l’écoute de l’autre dans le moment présent et à réagir ici et maintenant de façon adaptée en captant ses signaux, même les plus subtils. «Plus je suis dans la Présence, portée par mon amour, plus mon action sera juste et bénéfique» explique Fleur-Lise. Ces moments de grâce, d’une beauté infinie, se produisent lorsque «je regarde vraiment avec présence», sans vouloir changer quoi que ce soit. «Nos cœurs entrent en résonance», autant pour l’accompagnant que pour la personne démente ou en fin de vie.

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La chanson de Fleur-Lise me replonge dans cet état de joie profonde. Mon cœur vibre et je ressens l'essence de l'humain dans toute sa beauté.

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Merci Fleur-Lise pour cette chanson qui fait du bien à l’âme, qui met un baume sur la série de deuils blancs que nous avons à assumer en tant que proche aidant d’un être cher.

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Les paroles de ce chant rejoignent des réflexions d’Antoine de Saint-Exupéry :

«On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux».

«C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante».

«Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde».

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Fleur-Lise Monastesse offre aussi des formations en Soin Relationnel, (elle les présente dans cette vidéo) qui nous apprennent à être dans cette qualité de présence et de lien. La tâche de l'aidant ou du soignant est allégée et gratifiante lorsqu'il applique les outils de cette formation donnée par une enseignante pleine de douceur, de tendresse, d'amour, d'humanité. Son approche est intégrée: sa qualité de présence est exceptionnelle. 

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Pour écouter la chanson de Fleur-Lise et lire les paroles, cliquer sur ce lien: Je te regarde vraiment.

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J'ajoute une citation de Joëlle Thomas, psychologue et psychothérapeute, qui m'a beaucoup aidée dans mon parcours avec ma mère par la lecture de son livre Je parle alzheimer, le langage du coeur:

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«Si vous voulons vraiment comprendre et être compris des personnes désorientées et pas simplement nous occuper d'elles le mieux qu'on peut, nous devons les rencontrer là où elles sont capables, c'est-à-dire au niveau de leur identité affective, porte d'accès, qui plus est, à leur être essentiel.

Paradoxalement, c'est quand les personnes paraissent diminuées qu'elles semblent avoir accès au plus grand, à ce qu'il y a de plus merveilleux en nous... notre essence même.

En côtoyant les personnes désorientées, nous sommes appelés à les reconnaître et à nous reconnaître à ce niveau subtil, le niveau de vibration le plus élevé en nous». 

Ghislaine et Rosée dans le silence
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